Zéro déchet à la maison : comment appliquer la règle des 5R au quotidien (Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler et Composter)

Quand on parle de désencombrement, on oublie souvent que la démarche va bien au-delà du simple tri.

Lorsque j'ai découvert le livre de Béa Johnson il y a 10 ans – "Zéro déchet, comment j'ai réalisé 40 % d'économie en réduisant mes déchets à moins de 1 litre par an !" – j'ai pu combiner mon envie de désencombrer toujours + avec le souhait d'interroger ma façon de consommer, sans être parfaite – loin de là – car je suis sur le chemin, toujours et encore.

Aujourd'hui, je vous dévoile les accessoires et techniques qui m'aident à appliquer concrètement ces principes dans mon quotidien.

REFUSER : LES OUTILS POUR DIRE NON (MERCI !)

Refuser, c'est le premier et peut-être le plus puissant des 5R.

J'ai longtemps été incapable de dire non aux échantillons gratuits, aux goodies en tout genre ou aux offres promotionnelles "2+1 gratuit".

Voici les accessoires et astuces qui m'aident désormais à refuser efficacement face aux multiples sollicitations :

• un tote bag toujours dans mon sac et des sacs de courses toujours dans le coffre des voitures pour éviter d'avoir à acheter un sac en magasin (💡 astuce : noter sur les sacs dans quel véhicule ils retournent après les avoir vidés)

• une gourde isotherme qui me permet d'éviter d'acheter des bouteilles d'eau : dès qu'on part en vadrouille, gourdes dans les sacs ! Plus globalement : refuser le jetable.

• un autocollant "stop pub" sur ma boîte aux lettres (qui m'évite de recevoir environ 30kg de papier par an – 800 000 tonnes/an en France) (je vais d'ailleurs filmer une vidéo sur le sujet mais je vais devoir emprunter des pubs à une voisine ahah !)

• refuser les flyers et cartes de visite en privilégiant de les photographier ou de scanner le code-barre (j'utilise l'appli QR Scanner) si je suis concernée par les contenus

• mes cartes de fidélité en version numérique sur mon téléphone pour ne plus accepter les cartes physiques

• refuser tout échantillon qui ne correspond pas à un besoin, mais aussi les goodies lors d'événements

• refuser le papier autour de la baguette de pain et emmener avec soi un sac à pain (comme dans notre jeunesse !)

J'ai quelques phrases toutes prêtes pour décliner poliment mais fermement.

Par exemple : "Non merci, je préfère ne pas prendre d'objets dont je n'ai pas besoin, même gratuits."

RÉDUIRE : MINIMISER À LA SOURCE

Réduire sa consommation demande des outils concrets et une organisation pensée pour éviter le gaspillage.

Les accessoires et astuces qui me sont indispensables :

• mon appli de menus liés à ma liste de courses pour acheter uniquement le nécessaire (mais une simple feuille suffit)

• gérer le stock alimentaire avec des contenants transparents dès que possible pour voir et inventorier avec précision ce qu'on a avant de faire les courses

• utiliser des produits solides plutôt que liquides, même rechargeables : par exemple nous avons remplacé les "pouss' mouss'" par des savons aimantés sur l'évier et le lavabo. Malheureusement, nous n'avons pas pu généraliser aux produits d'hygiène de la salle de bains, c'est à dire les savons et shampoings, car bien que de très bonne qualité, et après avoir testé plusieurs marques, ils se sont montrés trop agressifs pour ma peau fragile et celle de notre fille

• privilégier le lavable face au jetable : mouchoirs en papier, cotons à démaquiller et essuie-tout ont disparu au profit de versions en tissu. Nous sommes mêmes passés aux wc à la japonaise à la maison (mais nous avons ce qu'il faut pour nos invités ;-) Les femmes peuvent aussi utiliser des culottes de règles (pas testées car j'ai dépassé ce cap, si vous souhaitez en témoigner, rendez-vous en commentaire ;-)

• vivre dans un logement à la taille adaptée à nos besoins : 67m² pour 3 (et une petite chienne adorable) plutôt que dans une grande maison qu'il faut chauffer, rénover, nettoyer...

• acheter en fonction de nos besoins et envies – même d'occasion – en utilisant des listes permettant un inventaire régulier, en particulier pour les vêtements : ci-dessous la check-liste dressing aéré (téléchargement gratuit), pour précisément connaître vos besoins ⤵️

En changeant nos habitudes et en faisant le point sur nos placards, on connaît les produits et objets qu'on utilise réellement, ainsi on adapte notre environnement "sur-mesure".

Ça permet de naturellement réduire les achats au fil du temps car mieux on connaît ce qu'on a et ce qu'on utilise, mieux on se connait soi-même (et nos besoins avec).

RÉUTILISER : DONNER PLUSIEURS VIES AUX OBJETS

La réutilisation demande de la créativité, mais aussi quelques accessoires et astuces clés :

• des bocaux en verre de différentes tailles pour stocker en vrac mais aussi pour clairement voir ce qui reste dans la réserve alimentaire

• un kit de réparation de base : colles diverses, fils et aiguilles, ruban adhésif, un rasoir anti-bouloches pour faire durer les lainages

• des tissus de récupération pour fabriquer des emballages cadeaux (ou de jolis torchons qui feront en même temps office de cadeau utile en bonus)

• détourner des objets plutôt que d'acheter : en un mot, faire avec ce qu'on a

• vérifier l'indice de durabilité (ex-indice de réparabilité) quand on achète un équipement pour réparer plutôt que changer

• se mettre au bricolage (à l'aide de tutos ou de cours en magasin de bricolage)

Ce que je préfère : avant d'acheter un nouvel objet, je cherche si je peux réutiliser ou détourner quelque chose que je possède déjà.
C'est particulièrement vrai pour organiser les placards !

RECYCLER : TRIER ET DONNER AVEC LES MOYENS DU BORD !

Le recyclage nécessite une bonne organisation pratique.

Mes accessoires essentiels :

• un système de tri sélectif car ma ville instaure la collecte par quartier et non plus au pied de l'immeuble, les poubelles d'immeuble ou de maison disparaissent au fil du temps ; et de dons, à un endroit stratégique de la maison

• un petit contenant pour les piles usagées, un autre pour le métal et un troisième pour le matériel électronique

• un sac à déchetterie dans notre bâtiment-atelier

Ma technique favorite : le carton de dons dans l'entrée

Dans un placard de mon entrée, j'ai installé un carton pour collecter les objets en très bon état à apporter à la Croix-Rouge et Emmaüs.

Quand c'est plein, il n'y a plus qu'à déposer le carton aux associations.

Pour le recyclage, un bémol – et pas des moindres – où atterrissent nos déchets ?

Par exemple, pour les vêtements, j'ai longtemps donné au Relais car dans mon imaginaire (probablement développé sur la communication faite à ce sujet) les tissus étaient soit revendus en qualité de vêtements, soit recyclés en isolants et autres dérivés.
Jusqu'au jour où j'ai vu ce reportage.

Et ça, c'est une info du site du relais (55% à l'export !!!) :

Depuis, je jette simplement à la poubelle après avoir vérifié si je peux les utiliser en chiffons...
Ce sera enfoui ou brûlé, chez nous.
C'est discutable, je le sais, mais je refuse, jusqu'à preuve du contraire, de polluer à l'autre bout de la planète.

On comprend bien au travers de cet exemple que le recyclage n'est pas la clé : c'est bien le refus et la réduction qui auront un vrai impact sur les déchets que nous produisons.

COMPOSTER : VALORISER SES DÉCHETS ORGANIQUES

Le compostage, ce cinquième R ("Rot", aussi traduit par "Redonner à la terre") souvent oublié, est pourtant crucial.

Mes accessoires indispensables :

• un bac de collecte de cuisine adapté aux petits espaces (5 litres)

• un mini composteur de jardin fabriqué sur mesure avec du bois de récupération

• un pot en verre avec couvercle pour les coquilles d'œufs que je broie au robot pour les mettre au compost

J'utilise également le layering dans deux grands bacs de plantation qui font office de mini potager : sous la couche de paillis, je dépose les épluchures de légumes qui viennent enrichir le sol.

Pour des personnes pas habituées et dans un contexte sociétal où on nous a éloignés de la terre, je comprends qu'il puisse y avoir un côté rebutant au fait de stocker des épluchures dans un bac pour les déposer ensuite dans un autre bac où les vers et insectes feront leur ouvrage.
Étant issue d'une famille d'agriculteurs (mes grands-parents avaient une ferme avec des vaches, donc bouses, terre, champs...) et ayant grandi avec un grand jardin et un potager, j'ai sûrement eu les mains dans la terre avant de savoir marcher !

Tout ce que je peux dire c'est qu'un monde stérile de toutes ces petites vies est un monde qui ne vivra pas, alors laissons la nature faire son travail.

LES 5R : UNE APPROCHE GLOBALE

Loin de moi l'idée d'ajouter des tonnes d'accessoires pour tendre vers le Zéro Déchet : ce serait contre-productif et antinomique !

Ces accessoires et techniques cités plus haut sont mes indispensables pour m'aider à moins consommer, par souci écologique et économique.

Ils fonctionnent d'autant mieux qu'ils sont utilisés ensemble, dans une démarche cohérente.

Bien entendu, tout cela ne se fait pas en un jour : notre démarche, à mon conjoint et moi, fut progressive et nous sommes toujours en exploration de solutions réalistes en fonction de notre temps et notre place disponibles (et de nos moyens !).

L'erreur la plus courante est de se focaliser uniquement sur le recyclage, alors que refuser et réduire ont un impact bien plus important.

Je ne peux qu'encourager à lire et se documenter sur le sujet du Zéro Déchet (ZD) et à ne pas viser la perfection mais privilégier les petits pas.

"C'est avec les petits ruisseaux qu'on fait les grandes rivières".

Racontez-moi en commentaire : quel est votre R préféré et quels accessoires utilisez-vous pour l'appliquer ?

Vous pouvez m'écrire ici ⬇️

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